Au pied de la Mouffe
La rue Mouffetard commence au bout de l'avenue des Gobelins, au pied de l'église Saint-Médard. Petit parigot, j'y ai passé mes jours d'enfance, au milieu des marchandes de quatre saisons comme la Nini, des étals de bouchers, des traiteurs italiens, des petits bistrots enfumés qui vous accompagnent jusqu'à la place de la Contrescarpe. Cette rue pittoresque, que tout le monde appelle ici la Mouffe a inspiré écrivains et peintres, à l'image de Maximilien Luce.
Ce tableau, typique de l'approche divisionniste de Maximilien Luce (1858-1941), montre le début de la rue Mouffetard et son marché grouillant de monde, colporteurs, échoppes, primeurs. A droite, le parvis de l'église Saint-Médard que le peintre n'a pas représentée dans ce cadrage qui privilégie l'accès à la rue et les placards publicitaires sur les façades. Le Panthéon, qui se trouve en haut de la rue, au delà de la place de la Contrescarpe, est évoqué dans une réclame pour un magasin de vêtements qui porte de nom de l'édifice construit par Jacques-Germain Soufflot et achevé en 1780.
Fernand Maillaud (1862-1947) habitait rue de l'Estrapade, dans le même quartier. Médaillé d'or au Salon des Artistes Français, il peindra la rue Mouffetard dans l'autre sens, depuis le haut vers l'église Saint-Médard dans une atmosphère plus lourde que celle de Luce, avec des couleurs aux dominantes ocre et vert sombre.
De passage à Paris, j'ai capté la Mouffe en ce petit matin de décembre. J'y ai inclus sur la droite le cadrage la façade de l'église Saint Médard, indissociable du quartier.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
