Camisards

Les pas marquent la terre, Cévennes nourricières
Les mains frôlent les murs gonflés de pierres
Montagnes douces qui barrent l’horizon
Le pèlerin fugitif marche avec son bâton
Son Dieu en bandoulière, petit en sa besace
Grand dans son coeur de persécuté
Bible cachée dans son miroir, bien à sa place
Dans la maison abandonnée
Soldats sur leurs chevaux hennissant d’écume
Dragons colériques et paillards
Pauvre troupeau trébuchant dans la brume
Femmes et enfants dans la nuit noire
Du Pont de Montvert, de Lasalle, de Barre
De Gange, du Vigan, de Quissac
De Valleraugue, de Mialet, de Florac
Portent le coeur des Camisards
Fabrice Roy