Escapade avec Claude Monet à Dolceaqua...
À une heure de Nice, la commune de Dolceaqua se prélasse au bord de la Nervia, surveillée par l'imposant château de la famille Doria. Lors de son séjour à Bordighera, de janvier à avril 1884, Claude Monet s'est rendu au moins trois fois dans cette séduisante cité ligure. Il y a notamment peint le fameux pont du quinzième siècle dont l'arche, d'une portée de trente mètres, se reflète dans les eaux claires.
Dans le prolongement de l'exposition consacrée à Claude Monet au Grimaldi Forum de Monaco, j'ai décidé de me rendre à Dolceaqua et de mettre mes pas dans ceux de Claude Monet afin de mieux comprendre ce qui l'avait séduit. Je n'ai pas été déçu !

Claude Monet arrive pour la première fois à Dolceaqua le 17 février 1884, en compagnie d'amis anglais qu'il a connus à Bordighera. Séduit par l'ensemble architectural unique du pont et du château, il reviendra deux jours plus tard, seul, cette fois, pour continuer de peindre ces motifs, qu'il qualifiera de "merveilleux".
Dolceaqua. A gauche, vue contemporaine du pont et du château. © Fabrice Roy. A droite, les mêmes motifs peints par Claude Monet. 1884. Musée Marmotta Monet.
Les ruelles de la vieille ville de Dolceaqua sont parcourues d'arc-boutants qui maintiennent l'espace entre deux façades. Leur étroitesse permet au passant de bénéficier d'une certaine fraîcheur, au prix d'une certaine obscurité... promenons-nous dans ces lieux chargés d'histoire en cliquant sur les miniatures ci-dessous...
Les premières traces de la construction du château de Dolceaqua remontent au douzième siècle. Propriété des comtes de Vintimille, il passe ensuite dans le patrimoine de la famille Doria. Ce que nous pouvons en visiter est ce qu'il reste de cet édifice imposant, endommagé par les armées espagnoles et françaises avant de subir le très grave tremblement de terre de 1887.
Trois ans auparavant, Claude Monet avait pu peindre les vestiges des fortifications de l'aile droite ainsi que ceux d'une tour, aujourd'hui disparus.

Quelques jours avant de quitter l'Italie et de rentrer en France, Claude Monet reviendra une fois encore à Dolceaqua. Il installera une dernière fois son chevalet pour saisir l'imposant paysage de montagnes s'échappant vers les Alpes ligures et les prémisses du Piémont. Dans la vallée il représente le village, comme surgissant de son écrin de pierre et de verdure.

Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...