Les fleurs ont occupé, à divers titres, une place singulière dans l’histoire de Nice.
De la fin du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle, la "Capitale d'Hiver" attire les étrangers du monde entier. Au delà du climat, les senteurs et les couleurs distillées par la végétation endémique présente à Nice et aux alentours ont suscité l'enthousiasme des visiteurs du site niçois.
Depuis le 9 juin 2022, la biennale des arts de Nice consacre 11 expositions sur le thème des Fleurs, dont celle présentée au Musée Massena avec, notamment, des références aux œuvres de Berthe Morisot, de Rosa Bonheur et de Paul Milliet.
Dans un entretien exclusif avec Fabrice Roy, Jean-Pierre Barbero, Directeur du Musée Massena parle avec passion de ce lieu unique et de l'exposition "Nice, reine des fleurs".
Même si les serres des horticulteurs ont pratiquement disparu des collines de l'ouest, Nice reste une ville profondément marquée par l'abondance des fleurs. 210 000 f'entre-elles sont disposées chaque année dans les 300 hectares d'espaces verts de la ville. Architecture, frises, céramiques, mobilier, toutes les formes d'expression artistique rappellent à chaque instant que "Nissa la bella, regina de li flou" est une ville-jardin.
Entre 1881 et 1890, Berthe Morisot (1841-1895) passe plusieurs étés à Nice. Et notamment à la villa Ratti en 1888. Ces séjours lui inspirent un grand nombre de toiles, avec une prédilection pour des vues du port, des plages, mais aussi des jardins et des orangers.
À partir de 1880, Rosa Bonheur (1822-1899) et sa compagne Nathalie Micas passent régulièrement l'hiver à Nice, tout d'abord dans la demeure du marchand et collectionneur d'art belge Ernest Gambart, la villa L'Africaine. A partir de 1895, elles font construire une maison de 22 pièces, la villa Bornala, aujourd'hui disparue. Rosa Bonheur y peindra plusieurs toiles.
Fils du chansonnier Félix Milliet (1811-1888), Paul Milliet suit ce dernier dans son exil en Suisse après le Coup d'état de 1851 et s'installe à Genève. Il y devint l'élève du peintre Jean-Léonard Lugardon (1801-1884). On doit à Paul Milliet de nombreuses œuvres décoratives et monumentales, en particulier pour le grand théâtre de Genève et l'Hôtel de Ville de Paris avec deux allégories représentant la Normandie et le Comté de Nice.
Inhumé au cimetière de Cimiez, Raoul Dufy (1877-1953) a fait de Nice une de ses villes de prédilection. Quand il représente la Promenade des Anglais, le casino de la jetée promenade, les paysages niçois, la végétation et les fleurs occupent dans ses œuvres une place de choix.
Nice, reine des fleurs
65, rue de France 06000 Nice
Tél: 04 93 91 19 10
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...