Henri de Toulouse Lautrec disait de Jules Chéret (1836-1932): "Il a la main divine du créateur".
Né sous la monarchie de juillet, Jules Chéret a conquis le regard de ses contemporains en remplaçant les affiches en noir et blanc de son époque par des lithographies en couleurs. Il finira sa vie à Nice, dont le Musée des Beaux-Arts, qui rassemble près de deux cents de ses œuvres, porte son nom. On peut y admirer le talent de celui à propos duquel Apollinaire écrivait: " les pastels vivants, éclatants, électriques de l'inimitable et tant imité Jules Chéret".
A partir de 1849, Jules Chéret effectue un apprentissage de trois ans comme lithographe et s'inscrit aux cours du soir de la Petite Ecole (plus tard Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) à Paris, où il suit les cours de Lecoq de Boisbaudran.
Sa première affiche date de 1855 et celle qu'il exécute en 1858 pour l' opérette d'Offenbach Orphée aux enfers au théâtre de la Gaité est remarquée par Gavarni. Il réside à Londres pendant près de 6 ans, de 1859 à 1866 (il y retournera brièvement pendant la Commune de Paris). Il y admire le travail de Turner et Constable et se lie d'amitié avec le parfumeur Eugène Rimmel pour lequel il dessine étiquettes et décors floraux.
De retour en France en 1866, Jules Chéret ouvre à Paris son premier atelier de lithographie, où il réalise des centaines d'affiches qu'il dessine mais aussi grave lui-même sur la pierre. Parmi ces dernières, des spectacles tels La Biche aux Bois pour le théâtre de la Porte Saint-Martin, ou encore des marques commerciales comme la Saxoléine, pétrole d'éclairage.
En 1881, il vend son imprimerie mais en restera le directeur artistique jusqu'à la fin du siècle.
Après 1900, Jules Chéret consacre plus de temps à la peinture, aux pastels, aux sanguines. Il réalise des décorations pour la Taverne de Paris, la Préfecture de Nice, l'Hôtel de Ville de Paris. D'un caractère agréable, il apprécie avec beaucoup d'enthousiasme le travail de ses confrères. Claude Monet possédait dans sa chambre à Giverny une de ses gouaches, dédicacée dans ces termes: " À mon cher Claude Monet, son ami et admirateur Chéret"
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
