Le musée d'Art Nelson-Atkins, situé à Kansas City dans le Missouri, conserve l'une des plus importantes collections d'œuvres d'art des États-Unis. En particulier plus de 100 œuvres d'artistes français de la période 1860 - 1925, Eugène Boudin, Claude Monet, Edouard Manet, ou encore Paul Cézanne, Camille Pissarro ou Berthe Morisot.
Aujourd'hui, laissons-nous guider dans les paysages enneigés de Claude Monet et Alfred Sisley. Camille Pissarro nous emmène rue Saint-Honoré cependant que Léon Augustin Lhermitte nous livre une magnifique toile en hommage au printemps...
Artiste réaliste, dont le style a néanmoins subi l'influence impressionniste, admiré par Degas (ce qui n'était pas une mince affaire), Léon Augustin Lhermitte (1844-1925) livre ici un pastel à l'huile sur papier, monté sur toile dont les personnages s'activent aux prémisses du printemps. Une ferme, des ruches en arrière-plan, une parcelle de terre brune entourée de hautes herbes et les gestes simples de paysans sobrement vêtus suggèrent une scène de la vie campagnarde dans laquelle le labeur est adouci par les nouvelles pousses et les arbres en fleurs.
La perspective de ce tableau de Camille Pissarro (1830-1903) en vue plongeante dégage la vue vers la rue Saint-Honoré sur la gauche et l'embranchement de l'avenue de l'Opéra, suggéré sur la droite. Le Paris du Baron Hausmann resplendit au soleil avec ses immeubles cossus et ses larges avenues. Fasciné par cette ville nouvelle, Camille Pissarro a multiplié les séries parisiennes à partir de 1890. Scènes du boulevard Montmartre, toiles réalisées autour du Louvre, des Tuileries, vues multiples sur le Pont Neuf et la Seine se sont succédées sous le pinceau de l'artiste, de jour comme de nuit.
Claude Monet (1840-1926) a vécu à Argenteuil pendant 7 ans, de 1871 à 1878 avec sa femme Camille et leur fis Jean. Durent cette période heureuse et féconde, il peint son environnement en toutes saisons. La neige à Argenteuil est un tableau de 1875 qui entraîne le promeneur sur un chemin bordé d'un mur de pierre vers une rangée de petits bâtiments jaunes baignés de soleil, encadrés de grands arbres et ponctués d''un clocher. Le ciel d'hiver se manifeste sous la palette de l'artiste par un ton uniforme et mat. La neige, manifestement en train de fondre, laisse la place sur la droite à un talus d'herbe où se mêlent des tons pastels ocre et des nuances de vert.
A la même époque, Alfred Sisley (1839-1899) réalise "Rive enneigée à Billancourt", en bord de Seine.
Installé à Sèvres entre 1877 et 1879, le peintre traversait souvent le pont éponyme pour peindre les paysages de Billancourt, dont on recense pas moins de 13 toiles réalisées la plupart du temps au printemps ou en été. D'où l'intérêt de ce paysage de neige, accentué par le ton identique employé pour le fleuve et le ciel, séparés par un ligne d'arbres et la crête d'une colline en arrière-plan. La neige y a une place prépondérante, par l'espace occupé sur le talus à gauche, au bord duquel Alfred Sisley représente deux curieux personnages dont on a du mal à comprendre l'attitude. Ils lèvent symétriquement le bras. Est-ce pour saluer les péniches ou parce qu'ils ont abusé du petit vin servi au "Père Lapin" ou à la "Buvette de la Marine" près du quai du Point-du-Jour ?
Le critique Théodore Duret écrivait en 1906 : " On peut dire de Sisley, comme trait caractéristique qu’il a su rendre la nature d’une manière riante. Son oeuvre est séduisante […]. Sisley est un délicat que la nature enchante… "
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Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
