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Les soleils de Monet...

Soleil levant au Havre en 1872, soleil couchant à Lavacourt en 1880, Claude Monet a peint à huit ans d'intervalle deux tableaux étonnamment proches dans leurs couleurs et leur composition. A tel point que l'on pourrait presque les juxtaposer pour faire apparaitre deux soleils orangés dont les reflets viennent iriser la surface de l'eau.

Paul Cézanne. Victor Chocquet. 1878. Columbus Museum of Art. Ohio
A gauche Coucher de soleil sur Lavacourt effet d'hiver- 1880 - détail (Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais ) A droite, Impression soleil levant - 1872 - détail (Musée Marmottan Monet, Paris)

En 1874, la première exposition de la Société anonyme coopérative des artistes peintres, sculpteurs et graveurs a lieu dans l'atelier prêté par le photographe Nadar au 35 boulevard des Capucines. Claude Monet y présente "Impression Soleil Levant", vraisemblablement peint en novembre 1872 au port du Havre. C'est cette toile qui a donné au critique d'art Louis Leroy, du journal "Le Charivari" l'argument qui devait donner au mot "impressionnisme", son passeport pour la postérité. Il écrit: " Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans".


Les deux tableaux dans leur format original. A gauche, le Havre, à droite, Lavacourt.


En 1880, c'est alors qu'il habite Vétheuil avec la famille de son ancien mécène Ernest Hoschedé, le même qui a acheté pour 800 franc "Impression soleil levant" 6 ans plus tôt, que Monet peint "Coucher de soleil sur Lavacourt, effet d'hiver".

Lavacourt est un petit village qui se situe de l'autre côté de la Seine, en face de Vétheuil. Monet vient de perdre l'année précédente sa première épouse Camille Doncieux, et fait face, en proie au doute, à une des périodes les plus douloureuses de sa carrière. Il partage son temps entre la peinture et les séjours à Paris, où il essaie difficilement de vendre ses tableaux. Bientôt, il déménagera à Poissy avec Alice Hoschedé qui se séparera de son mari pour le suivre avec ses six enfants. Ce sera ensuite Giverny à partir de 1883.


Sur les deux toiles, le soleil a la même luminosité que le ciel qui l'entoure. C'est ce qui fait qu'il disparait quand on désature les couleurs, comme on peut le constater ci-dessous...



Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...



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