C'est le titre que Philippe Séguin a donné à l'excellente biographie qu'il lui a consacrée en 1990.
Louis Napoléon Bonaparte s'est éteint à Chislehurst, district du borough de Bromley, il y a exactement 150 ans, le 9 janvier 1873.
Il règnera plus 11 ans de plus que son oncle, et pendant ses vingt années de pouvoir, l'auteur de "l'extinction du paupérisme" sera attentif au progrès social et fera de la France un pays industriel, moderne, à la pointe du progrès scientifique. Il fera de Paris, avec Hausmann, ce joyau que des millions de touristes veulent visiter au moins une fois dans leur vie. Il n'est pas une grande ville de France qui ne porte aujourd'hui, les souvenirs de cet urbanisme nouveau.
A l'image de Victor Hugo, qui n'a cessé de lui cracher sa haine, on ne pardonne pas les mauvais débuts qui finissent mal. Si son règne a commencé par un coup d'état et s'est achevé par le désastre de Sedan, le deuxième empereur des français, qui fut aussi leur premier président de la république ne mérite pas la place peu enviable qu'il occupe dans notre conscience collective.
Ses portraits sont nombreux, comme celui qu'a peint Alexandre Cabanel en 1865 où l'Empereur pose en costume d'apparat, les traits du visage déjà marqués.
A l'occasion de l'exposition " Spectaculaire Second Empire" que le Musée d'Orsay a présentées en 2017, Paul Perrin, conservateur des peintures déclarait:
"Napoléon III n’est pas un souverain qui a un goût prononcé pour la création contemporaine. L’empereur s’intéresse peu à l’art mais il a compris son importance pour son image, pour le prestige du régime et de sa dynastie. Il ne se prive donc pas de passer des commandes de portraits, de tableaux qui commémorent les grands moments du règne comme les victoires militaires ou les grandes cérémonies."
Pendant le Second Empire, la peinture s'émancipera de l’art des « peintres de cour » au service de quelques princes ou puissances temporelles et favorisera l’émergence d'artistes indépendants qui vendront leurs tableaux à des acquéreurs issus de milieux bourgeois.
C'est Napoléon III qui autorise en 1863 la tenue au palais de l'Industrie à Paris, dans le bâtiment construit pour l’Exposition universelle de 1855, du fameux "Salon des refusés" qui regroupe les peintres qui n'avaient pas été acceptés au Salon officiel. Edouard Manet y exposera trois toiles; le fameux "Déjeuner sur l'herbe" (appelé à l'époque "Le bain"), "Mademoiselle V. en costume d'espada" et "Un jeune homme en costume de majo".
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
