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Le "Manet" de Guillaume Durand récompensé

Le 3 novembre dernier, le prix Renaudot Essai était attribué à Guillaume Durand pour son livre consacré à Édouard Manet "Déjeunons sur l'herbe" aux éditions Bouquins.

Fils de galéristes, le journaliste confie aimer le peintre et ses œuvres depuis son enfance et livre un parcours personnel et intime dans la vie de Manet: " ... Sans lui il n’y aurait pas eu les impressionnistes. C’est lui, par exemple, qui a réintroduit le noir dans la peinture de son époque. C’est notre Leonard de Vinci, classique mais révolutionnaire »

Pour illustrer cette actualité, je vous livre un tableau méconnu d'Edouard Manet, "Au jardin" , daté de 1870. Dans une robe foisonnante aux tons blancs la femme au premier plan livre au spectateur un regard direct emprunt de nostalgie. Elle semble nous prendre à témoin d'une vie déjà plongée dans les méandres de l'ennui. Peint sept ans après le " Déjeuner sur l'herbe " ou encore " Olympia ", qui avaient déclenché une vague inouïe de violence contre Manet, ce tableau traduit de façon manifeste une forme de transition vers un style qui préfigure l'impressionnisme. La touche délicate du visage et des mains, typique du style de Manet des années 1860, contraste avec le traitement de l'homme allongé derrière elle, ainsi que du nourrisson installé dans une voiture et dont les formes sont juste suggérées par l'habile utilisation du contraste couleurs-lumière.

Édouard Manet. Au jardin. 1870. Shelburne Museum Vermont
Édouard Manet. Au jardin. 1870. Shelburne Museum Vermont

Avec ce tableau de 1870, probablement peint chez ses amis De Nittis à la Jonchère, Édouard Manet aborde réellement la peinture en plein air. Il n'avait auparavant presque jamais installé son chevalet dans la nature. La guerre est proche. Contrairement à Monet, Pissarro ou encore Daubigny qui partent en Angleterre, Manet restera à Paris où il sera lieutenant de la Garde Nationale, sous les ordres de Meissonier. Edgar Degas est engagé comme lui, ainsi que Frédéric Bazille qui sera tué fin novembre à la bataille de Beaune la Rolande.


Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...



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