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Monet à Pourville

Il fait partie de la collection de 47 tableaux de Claude Monet présents à l'Art Institute de Chicago. Promenade sur la falaise à Pourville date de 1882 et témoigne de l'habileté du peintre à rendre le frémissement des herbes dans la scintillante lumière d'un mois d'avril.

En 1882, Monet était veuf depuis 3 ans. La cohabitation à Vetheuil avec la famille Hoschedé avait favorisé le rapprochement du peintre avec Alice Hoschedé au point que celle-ci quitte son mari Ernest pour suivre Monet dans son installation à Poissy fin 1881. Le voyage de Dieppe, Varangeville et Pourville, début 1882 était aussi bien pour Monet l'opportunité de se mettre à l'abri de pressions aussi bien personnelles que professionnelles. A la même époque, Pissarro lui propose de se joindre à la prochaine exposition impressionniste qu'il tente d'organiser avec Caillebotte. Ce n'est pas une mince affaire. Monet est loin d'être enthousiaste, Renoir refuse d'exposer avec Gauguin, Berthe Morisot Manet conditionne son accord à celui de Monet. Il faut toute l'autorité de Paul Durand Ruel pour que Monet finisse par présenter 30 toiles à cette septième exposition du groupe.

Extrait de la présentation de la toile par l'Art Institute de Chicago:

" Après un passage à Dieppe, Monet s'installe à Pourville et demeure dans ce village de pêcheurs jusqu'à la mi-avril. Il s'éprit de plus en plus de son environnement, écrivant à Alice Hoschedé et à ses enfants : "Comme la campagne devient belle, et quelle joie ce serait pour moi de vous montrer tous ses coins et recoins délicieux !" Il a pu le faire en juin, lorsqu'ils l'ont rejoint à Pourville. Les deux jeunes femmes qui se promènent sur la falaise sont probablement Marthe et Blanche, les filles aînées des Hoschedé. Blanche Hoschedé, que Clemenceau appelait son ange bleu, épousera le fils ainé de Claude Monet, Jean.

Dans cette œuvre, Monet aborde le problème de l'insertion de figures dans un paysage sans perturber l'unité de sa surface picturale. Il a intégré ces éléments entre eux par la texture et la couleur. L'herbe - composée de coups de pinceau courts, vifs et incurvés - semble trembler dans la brise, et des versions subtilement modifiées des mêmes traits et teintes suggèrent les robes et les châles fouettés par le vent des femmes et l'ondulation de la mer. Les radiographies montrent que Monet a réduit l'affleurement rocheux à l'extrême droite pour équilibrer les proportions de la mer et du ciel."


Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...





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