Le Musée d'Art Hyacinthe Rigaud de Perpignan célèbre une incroyable amitié en présentant jusqu'au 6 novembre prochain une exposition originale de près de 100 œuvres de George Daniel de Monfreid ainsi que des toiles et sculptures de Paul Gauguin.
Peintre, graveur et céramiste, George Daniel de Monfreid, père de l'écrivain Henri de Monfreid, débute à l'académie Julian en 1874. Il présente pour la première fois à l'exposition de 1880 un tableau qui sera refusé ( Crépuscule en forêt de Fontainebleau ). Il se passionne pour la navigation, et y gagne dans le cercle des artistes le surnom de "Capitaine". C'est cette activité qui le rapproche de Gauguin, rencontré à l'académie Colorassi.
S'ils ne sympathisent pas d'emblée - Monfreid appréciait modérément la posture souvent hautaine de Gauguin - ils se rapprochent rapidement.
Gauguin appréciait la grande générosité de Monfreid qui l'a aidé à de nombreuses reprises, allant jusqu'à lui acheter deux tableaux pour l'aider à financer son premier voyage à Tahiti. Avec les années, Monfreid est devenu pour Gauguin un indispensable confident et, dans une certaine mesure son "chargé de relations publiques" !
Il se dévoue corps et âme pour son ami qui lui écrit en 1897: " Si j'allais mourir subitement, je vous prie de garder en souvenir toutes les toiles déposées chez vous. Ma famille en aura toujours de trop".
Gauguin admirait les œuvres de Monfreid auquel il reprochait sa trop grande discrètion dans une lettre de 1902:" Pourquoi vous effacez-vous toujours? Il serait grand temps que votre art apporte de l'amélioration dans votre situation pécuniaire!".
Monfreid sera l'exécuteur testamentaire de Gauguin, continuant de se consacrer à la mémoire de son ami après sa mort. Il refuse notamment les offres d'achat faîtes à l'étranger pour "le cheval blanc" afin de le vendre au Louvre.
Les tableaux de Monfreid sont plus proches de Guillaumin ou de Pissarro que de Gauguin. Ses couleurs sont claires et frémissantes, il révèle une peinture aux formes riches et aux modelés qui mettent en valeur paysages et natures mortes...
L'exposition présente notamment l’Autoportrait à la Veste Blanche de l’exposition Volpini
de 1889, le Portrait d’Olympe Rollet, h/t de 1912 (ancienne collection Victor Segalen), les 26 bois gravés reproduisant les œuvres de Gauguin, destinés à l’impression de la publication du manuscrit Noa Noa de Gauguin, publiés aux Éditions Crès, en 1924, par George Daniel de Monfreid et les 96 carnets journaliers rédigés par l’artiste tout au long de sa carrière.
Musée d'Art Hyacinthe Rigaud
21, rue Mailly
66000 Perpignan
Tél: +33 4 68 66 19 83
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...