Renoir, Monet, la Seine et le Pont-Neuf...
Dans ma conférence sur le Paris du 19ème siècle et ses peintres, je parle naturellement de la Seine, et notamment à travers deux tableaux sur lesquels figure le Pont-Neuf.
L'un du jeune Claude Monet, réalisé en 1867, et l'autre d'Auguste Renoir, peint 5 ans plus tard. La Seine est le battement de la vie parisienne. Source inépuisable d’inspiration pour les peintres, elle trace ses méandres à travers les beaux quartiers avant de rencontrer le monde ouvrier qui s'active sur ses quais.

Sur ses quais s’embrassent les amoureux, sur ses quais, les ouvriers, les déchargeurs, sont à la peine. Ses ponts autrefois couverts de maisons reliaient rive droite et rive gauche en passant parfois par les iles réunies. Ici, le Pont Neuf et à droite, près du bosquet d’arbres, la statue du Vert Galant. Juste devant nos yeux les bains couverts, installés sur le fleuve. Sur la partie droite, les bains froids (!) réservés aux dames...

C’est Claude Monet qui lance les hostilités en 1867, depuis pratiquement le même point de vue. On observe les quais, la Seine, le pont et sa statue d’Henri IV. Les bains n'étaient pas encore construits.

Auguste Renoir peindra ce même pont en 1872. Couleurs éclatantes, lumière s’un soleil de midi, cumulus de beau temps, tous est réalisé avec audace, sans hésitation. La peinture s’affranchit du dessin et Renoir emploie sans scrupule des nuances de bleu brut depuis l’étage d’un petit café situé face au pont.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...