Angelica Kauffmann: musique ou peinture ?
Née en 1741 à Coire, en Suisse, formée par son père qui n'a cessé d'encourager l'expression de son talent, Angelica Kauffmann reste méconnue du grand public alors que c'est une des artistes les plus renommées du XVIIIème siècle dans toute l'Europe.

Très cultivée, elle parlait couramment le français, l'allemand, l'anglais et l'italien. L'aristocratie européenne l'appréciait tant qu'elle lui commandait de nombreux portraits. Installée à Londres en 1766, à l'âge de 25 ans, elle fut très rapidement comparée à Anthony Van Dyck. Délaissant les natures mortes et les paysages, Angelica Kauffmann entreprit de peindre des tableaux historiques et mythologiques qui eurent un énorme succès.

Elle se fixera à Rome en 1782, et son atelier deviendra très rapidement une étape incontournable du fameux "Grand Tour". Musicienne de talent autant que peintre, Angelica Kauffmann fera un clin d'œil à cette dualité dans un tableau qu'elle peindra à 53 ans, sur une commande de la princesse Holstein Beck. En robe blanche, au centre d'un triangle formé par l'inclinaison de la musique et de la peinture, elle hésite, ne sachant quelle forme d'art privilégier. En haut à droite du tableau, la présence d'un temple gréco-romain évoque ce style néo-classique qui sera l'expression majeure de son style.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...