William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) étudie à l'âge de vingt ans, auprès du peintre François-Édouard Picot après s'être installé à Paris. Admis à l'École Royale des Beaux-Arts, il obtient le Grand Prix de Rome en 1850.
Digne défenseur d'un académisme à la peinture méticuleuse, il s'opposera vigoureusement à l'admission des Impressionnistes au Salon officiel. Celui dont Louis-Edmond Duranty disait "ses nymphes comme ses vierges ne perdent jamais leur caractère d'institutrice au bain ou de religieuse chargée de la pharmacie" connaitra un succès phénoménal en France comme à l'étranger.
Coup de projecteur sur trois tableaux de William Bouguereau vendus aux enchères depuis 2008.
Les toiles de William Bouguereau trahissent une très fine observation de l'anatomie, un souci presque obsessionnel de la composition et l'emploi d'une palette de couleurs où dominent les tons vert, ocre et gris. Le critique Jules-Antoine Castagnary écrira, d'une façon bien abrupte: " De la cire, du verre, du sucre de pomme, je ne sais, mais il me semble que, regardée longtemps, cette peinture donnerait des nausées".
William Bouguereau avait aussi ses admirateurs, qui louaient 'sa sainte horreur des trivialités grossière... et de ce réalisme hideux par lequel certaines gens indignes du nom d'artistes (*) auraient voulu déshonorer l'art français".
(*) les Impressionnistes, par exemple (ndlr)
Edgar Degas et ses amis ne manqueront pas de faire de William Bouguereau une de leurs têtes de turc préférées. Ils inventeront même le néologisme "Bouguereauté", pour désigner une peinture archi-léchée. L'intransigeance de William Bouguereau est telle que la Société des artistes français connait en 1890 une véritable scission, donnant naissance à la Société nationale des beaux-arts. Cette dernière organise son salon concurrent au Palais des beaux-arts du Champs de Mars.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
