On a dit de ce bourguignon, né avec la chute de l'Empire en 1814, qu'il était le plus proche précurseur de Claude Monet, ou encore d'Alfred Sisley. Certains des paysages dAntoine Chintreuil, ce peintre méconnu qui aimait dire "il faut vivre dans la nature", ont des similitudes frappantes avec les toiles plus tardives des impressionnistes. Une section lui est dédiée au Musée éponyme à Pont de Vaux, sa ville natale.
Professeur de dessin au collège de Pont de Vaux, Antoine Chintreuil rejoint Paris à 24 ans, en 1838. Il travaille dans une librairie, puis il quitte son emploi et fréquente un cercle d'artistes parmi lesquels les frères Desbrosse, sculpteurs et peintres. Le plus jeune d'entre eux, Jean, deviendra son plus fidèle ami, au point qu'ils reposent dans la même sépulture au cimetière de Septeuil.
Il est accepté au salon de 1847 et sera durablement influencé par Corot qui lui donne le goût de peindre les paysages en plein air et lui dira, en forme d'adieu "Maintenant, mon amour, il faut marcher tout seul".
Chintreuil s'installe à Igny en 1850 où il fait la connaissance de Daubigny. Certains de leurs tableaux présentent de belles similitudes, à l'image des ciels vespéraux, déchirés de nuages dans une clarté blafarde.
D'autres paysages se rapprochent de ceux qu'Alfred Sisley peindra, 20 ans plus tard.
Installé à Septeuil, Antoine Chintreuil y finira sa vie en 1873, non sans avoir développé une manière de peindre l'impalpable, avec des touches de plus en plus subtiles, au point que Léon Lagrange, dès 1864, disait de lui dans la Gazette des Beaux Arts : "...à travers les brouillards de ce nouveau Wagner, je vois poindre les paysages de l'avenir..."
66 rue Maréchal-de-Lattre
01190 Pont de Vaux
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Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...