Dans la série des oubliés de la première exposition des peintres de la Société Anonyme Coopérative des Peintres, Sculpteurs et Graveurs en 1874, ce troisième article évoque Édouard Béliard (1832-1912). Peintre du groupe des Batignolles, fils d'architecte, très lié avec Zola, il reçoit les conseils de Corot et de Bonnat. Essentiellement paysagiste, il peindra de très belles vues de l'Île de France et notamment de Pontoise, de Lisle-Adam et de leurs environs.
Ami de Camille Pissarro, Claude Monet ou encore Paul Cézanne, Édouard Béliard a pour marchand Pierre Firmin Martin, surnommé le Père Martin, qui fut le gérant provisoire de la Société Anoyme des Artistes Peintres, Graveurs, Sculpteurs en 1874.
Edouard Béliard présentera respectivement 4 et 8 toiles aux deux premières expositions impressionnistes, en 1874 et 1876.
La peinture d'Édouard Béliard et notamment ses effets de neige sont d'une grande délicatesse. Quelques rares personnages y figurent, uniques témoignages de vie dans un univers où perce une certaine nostalgie. Par ses touches lumineuses et la présence sur ses toiles d'éléments assumés de modernité à l'image des cheminées d'usine, Édouard Béliard trouve clairement sa place dans les rangs des impressionnistes, comme en atteste le romancier et critique d'art Paul Alexis qui le décrivait comme un peintre de grand mérite.
Sensible à la pensée proudhonnienne, le parcours atypique d'Édouard Béliard le conduit à faire de la politique et à devenir maire d’Etampes entre 1892 et 1900.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
