John Lavery, l'Irlandais de Glasgow
Ami de James Abbott Whistler, né en Irlande, John Lavery (1856- 1941) a débuté au sein du groupe des impressionnistes écossais de Glasgow. Orphelin, élevé dans une ferme en Ulster, il a 25 ans lorsqu'il vient à Paris étudier à l'académie Julian sous la palette de William Bouguereau.
Au fil des années, le pinceau de John Lavery oscillera entre une forme de réalisme à la Bastien-Lepage, l'influence des impressionnistes et le retour à un certain académisme, poussé par les succès mondains de ses portraits.

S'il figure au Salon de 1883 à Paris avec une petite toile "Les deux pêcheurs" qui est accrochée non loin du "Bar des Folies Bergères" d'Édouard Manet, John Lavery voit sa carrière lancée par la commande d'un tableau représentant la visite de la reine Victoria à Glasgow en 1884. Installé à Londres au début des années 1890, John Lavery rejoint à la demande de James Whistler l'International Society of of Sculptors, Painters and Gravers dont il sera Vice-Président.

John Lavery sera peintre de guerre pendant le conflit de 1914-1918. Blessé lors de l'attaque d'un Zeppelin sur le front de l'Ouest, il rentrera à Londres où il peindra de nombreux tableaux d'une grande force évocatrice.

Sur ce tableau, l'équipage d'un dirigeable surveille un convoi de troupes croisant en mer du Nord. La composition audacieuse laisse toute sa place à l'immensité de la masse liquide, renforcée par le placement de l'horizon, tout en haut de la toile. Le point de vue du peintre, comme accroché à l'extérieur de la nacelle, permet de mettre en valeur la bravoure des aéronautes engoncés dans leurs vestes fourrées... Un autre dirigeable est stationné en arrière-plan, avec sa surface argentée réfléchissant les rayons d'un soleil blafard.

Délicats dans les tons employés comme dans leur composition, les tableaux de John Lavery connaitront auprès de la société mondaine un succès qui ne se démentira pas, jusqu'à sa mort, à Kilkenny, dans son Irlande natale, en 1941.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...