Les oubliés: Léon Auguste Ottin
Dans la série des oubliés de la première exposition des peintres de la Société Anonyme Coopérative des Peintres, Sculpteurs et Graveurs en 1874, ce quatrième article évoque Léon Auguste Ottin (1836-1918). Ce dernier y expose 6 tableaux, et y figure en même temps que son père, Auguste Ottin (1811-1890), seul sculpteur à avoir participé à cette manifestation.

Élève de Lecoq de Boisbaudran chez lequel il rencontre Henri Fantin-Latour, Léon Auguste Ottin expose au Salon des Refusés de 1863 et participe à la Commune en 1871.
Il présentera des tableaux aux deux premières expositions impressionnistes de 1874 et 1876. De son style soyeux dénué de ruptures franches, l'artiste représentera de nombreuses vus de Paris, de la Seine, de la Butte Montmartre.

Sur cette vue d'Etretat, la composition quasi photographique joue sur les couleurs complémentaires bleues et oranges, cependant que l'horizon incliné vers la droite donne à cette toile un caractère onirique.

Moins sombre que le tableau que Claude Monet a peint onze ans auparavant sur un thème similaire, le déchargement sur les quais de la Seine peint par Léon Auguste Ottin en 1886 atteste d'un style qui se rapproche d'une illustration, avec ses couleurs déposées avec soin autour de la diagonale figurée par le vapeur, prolongé par le fleuve qui se perd au delà des ponts. Les rares personnages ne sont qu'esquissés, et leur traitement contraste avec la noria des charbonniers de Monet, qui vont et viennent comme des notes sur une partition dans un espace opressant.

Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...