Les autoportraits de Vincent
Le musée Van Gogh d'Amsterdam abrite une étonnante série d'autoportraits de l'artiste, En 1887, Vincent est à Paris où il a rejoint son frère Théo à l'improviste un an auparavant. Il s'inscrit à l'atelier de Fernand Cormon où il travaille 3 mois d'après le modèle. Sa palette prend des teintes claires, les couleurs sont franches et vives, il rencontre Paul Gauguin et Camille Pissarro, mais aussi des artistes de la génération montante comme Émile Bernard et Henri de Toulouse-Lautrec.


C'est peut-être dans ces deux autoportraits datés de 1887 qu'il faut rechercher la véritable évolution du style de l'artiste. L'autoportrait au chapeau présente des touches larges, une figure contrastée aux ombres marquées sur un fond plus clair aux dominantes ocre. On y retrouve sans peine la patte du dessinateur hors pair qu'était Vincent Van Gogh. Lorsqu'il retire son chapeau dans le tableau suivant, le scintillement chromatique dans le raccourcissement des coups de pinceau préfigure ce qui sera sa marque, si ce n'est son obsession, sur les dernières années de sa vie. Le visage est à peine ombré avec des contrastes doux , sur un fond délibérément sombre.


La technique est accentuée sur les autoportraits suivants. Vincent touche littéralement à l'essentiel. À l'instar de Berthe Morisot ou de Claude Monet, il ne se sent nullement obligé de couvrir la toile. La perspective, les formes du visage sont rendues par des touches libres et puissantes qui se télescopent en sinuosités centrifuges ou tombantes.
En février 1888, Vincent Van Gogh se rend à Arles où il séjournera jusqu'en mai 1889. Il écrira à son frère Théo: " Je commence de plus en plus à chercher une technique simple, qui, peut-être, n'est pas impressionniste. Je voudrais peindre de façon qu'à la rigueur, tout le monde qui.a des yeux puisse y voir clair"...
Museumplein 6
1071 DJ Amsterdam
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...