Quand on a la chance d'être invité chez la petite fille de Maurice Denis, on la saisit et on s'émerveille.
Ayant assisté à ma dernière conférence pour la Société des Lettres et des Arts des Alpes Maritimes sur les peintres de la Riviera, Catherine Denis, m'a proposé de me montrer quelques uns des tableaux qu'elle conserve, quand elle ne les prête pas pour des expositions dans les plus beaux musées du monde.
Sur ce tableau, la première épouse de Maurice Denis, Marthe, née Meurier, pose avec trois de ses filles. De gauche à droite, Bernadette, Anne-Marie, qui deviendra plus tard l'épouse du peintre et mosaïste Marcel Poncet, et Noëlle.
Anne-Marie et Marcel Poncet auront un fils, le célèbre sculpteur Antoine Poncet.
Le tableau à la composition en triangle, conjugue portrait et nature morte. Catherine Denis possède toujours la tasse et la soucoupe qui figurent en bas de la toile.
Maurice Denis a souvent photographié Marthe avec les enfants. Ici, par exemple, sur la plage du Pouldu, en compagnie de Bernadette et d'Anne-Marie, en 1906.
On retrouve Bernadette et Noëlle dans la toile suivante, peinte au prieuré, à Saint-Germain en Laye: les deux berceaux. La composition, face à la fenêtre encadrée par les deux berceaux est atypique et audacieuse. Ambiance sereine, suavité des tons, contraste des couleurs, travail sur les voilages. Ce petit tableau concentre les éléments d'une approche artistique originale contemporaine de l'adhésion de Maurice Denis à la " Bande noire ", aux côtés de Lucien Simon ou encore Edmond Aman-Jean.
Le tableau suivant représente Marthe en 1889, à 18 ans. Maurice Denis a 19 ans lorsqu'il la peint, en duo, s'il on peut dire, avec le peintre Philippe Parrot-Lecomte.
Un duo de peintres ? Et oui, ainsi qu'en attestent les signatures sur la tranche du tableau...
Marthe Meurier et les enfants seront pour Maurice Denis une source inépuisable d'inspiration. Ce dernier peint son épouse sur le motif mais aussi d'après les photos qu'il prend lui-même. Dans le tableau suivant, daté de 1913, Marthe se trouve dans les Pyrénées où elle se rendit pour y soigner une santé fragile. Elle décèdera à 47 ans en août 1919.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
