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Nantes à toute vapeur...

Pour la première fois en France, le Musée d'Arts de Nantes explore comment, à partir du milieu du 19e siècle, l’essor du chemin de fer a modifié notre perception et nos représentations du temps et de l’espace.

Du 21 octobre 2022 au 5 février 2023, une exposition originale d'une centaire d'œuvres montre comment les artistes ont réagi à l'irruption de ce nouvel environnement avec ses codes, ses locomotives, ses sémaphores, ses volutes de fumée...

Louis Abel-Truchet, La Gare Saint-Lazare, sans date, huile sur toile, 58,5 x 48 cm, Allemagne, collection privée
Louis Abel-Truchet, La Gare Saint-Lazare, sans date, huile sur toile, 58,5 x 48 cm, Allemagne, collection privée

Le Voyage en train s’inscrit également dans l’histoire et l’esprit de la vie culturelle de la métropole nantaise, particulièrement marquée par l’imaginaire technique (musée Jules Verne et future Cité des imaginaires, les Machines de l’Île, festival Les Utopiales).

Dans une scénographie signée Scénografiá, l’exposition présente un ensemble varié d’œuvres des années 1840 aux années 1930, intégrant également quelques œuvres contemporaines.

Une des salles de l'exposition © DR
Une des salles de l'exposition © DR

Les cimaises traversent l’espace, tels des trains en mouvement, se détachant sur le fond d’un grand dégradé coloré évoquant le ciel.

Puis, le visiteur déambule entre intérieur et extérieur, entre gares et wagons, entre rythme effréné et temps suspendu, prolongeant l’expérience jusqu’au voyage intérieur.

Vincent van Gogh, Wagons de chemin de fer à Arles, 1888, huile sur toile, 46 × 51 cm, musée Angladon – Collection Jacques Doucet pour la Fondation Angladon-Dubrujeaud
Vincent van Gogh, Wagons de chemin de fer à Arles, 1888, huile sur toile, 46 × 51 cm, musée Angladon – Collection Jacques Doucet pour la Fondation Angladon-Dubrujeaud

Parmi les œuvres présentées, on remarquera une toile peu connue de Vincent Van Gogh, peinte à Arles en 1888. Dans une lettre adressée à son frère Théo, le peintre décrit son émotion esthétique à la vue d'un dépôt ferroviaire. La force de cette œuvre tient à ce que le train n’est pas seulement un motif, mais aussi un fragment d'un voyage pictural, dans découpage de l'espace et du temps que n'eut pas désavoué Hokusaï.

Henri Rivière, Du quai de Javel (baraque d'aiguilleur), entre 1888 et 1902, lithographie en couleur, 22,8 x 27 cm, Paris, Musée d’Orsay, Photo : © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojeda
Henri Rivière, Du quai de Javel (baraque d'aiguilleur), entre 1888 et 1902, lithographie en couleur, 22,8 x 27 cm, Paris, Musée d’Orsay, Photo : © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / René-Gabriel Ojeda

Sur cette lithographie d'Henri Rivière, la frêle baraque d'aiguillage du quai de Javel et son petit arrosoir posé devant semblent trembler devant l'arrivée d'un train que l'on aperçoit sur la gauche. Le sémaphore et les poteaux électriques, la Tour Eiffel, la cheminée d'usine découpent la scène de leurs verticales, comme pour accueillir la locomotive dans l'espace d'une modernité triomphante.

Claude Monet, Charing Cross Bridge, La Tamise, 1903, huile sur toile, 73,4 x 100,3 cm, Lyon, Musée des Beaux-Arts, Photo : © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojeda
Claude Monet, Charing Cross Bridge, La Tamise, 1903, huile sur toile, 73,4 x 100,3 cm, Lyon, Musée des Beaux-Arts, Photo : © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojeda

On ne pouvait pas citer cette exposition sans l'illustrer par un des plus célèbres séries de Claude Monet, peinte lors de plusieurs séjours à Londres entre 1899 et 1901 et dont le thème est le brouillard sur la Tamise. Commencée sur le motif, cette série sera achevée en atelier, à Giverny, jusqu'en 1904. Sur cette toile, on distingue au premier plan le pont ferroviaire de Charing Cross, sur lequel un panache de fumée laisse deviner le passage d’un train. Le Parlement émerge à l'arrière-plan, comme une cathédrale fantômatique dans une brume diffuse soulignée au centre du pont par une volute de vapeur.


10, rue Georges-Clemenceau

44000 Nantes

Tél: 02 51 17 45 00


Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...



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