Cinquième escale de la croisière: Santa Cruz de Tenerife.
Tenerife est la plus grande île de l'archipel des Canaries mais aussi la plus haute, le Teide constituant le point culminant de l'Espagne avec 3 715 mètres d'altitude. Sa capitale, Santa Cruz de Tenerife s'est imposée comme un centre culturel et économique important. La ville accueille divers festivals, dont le célèbre carnaval, l'un des plus grands du monde.
Un peu d'histoire...
Tenerife, y compris la zone où se trouve Santa Cruz, était initialement habitée par les Guanches, le peuple indigène des îles Canaries. Les Guanches ont vécu sur l'île pendant des siècles avant l'arrivée des explorateurs européens.
Tenerife a été conquise par la couronne espagnole à la fin du XVe siècle. Le chef Guanche de l'île, Bencomo, a résisté aux forces espagnoles dirigées par Alonso Fernández de Lugo lors de la bataille d'Aguere en 1494. L'île est finalement passée sous contrôle espagnol dans les années qui ont suivi ce conflit.
Santa Cruz de Tenerife a été officiellement fondée en 1494, suite à la conquête espagnole. La situation stratégique de la ville en tant que port et sa rade naturelle ont contribué à son développement en tant que centre commercial et maritime.
Comme de nombreuses colonies côtières des îles Canaries, Santa Cruz de Tenerife a été confrontée à de fréquentes attaques de pirates au cours des XVIe et XVIIe siècles. En réponse, la ville fut fortifiée et des structures défensives telles que le Castillo de San Juan et le Castillo de San Andrés furent construites.
Du XVIIème au XVIIIème siècles, Santa Cruz de Tenerife devient un port crucial pour le commerce transatlantique, contribuant à sa prospérité économique. La croissance de la ville a été alimentée par le commerce, notamment celui des marchandises avec les Amériques.
En 1707, lors de la guerre de Succession d'Espagne, John Jennings tente de prendre la ville mais échoue. En 1723, Santa Cruz de Tenerife devint la résidence du Capitaine Général des Canaries à Du 22 au 25 juillet 1797, elle fut l'objet d'une nouvelle tentative de conquête par la marine anglaise commandée par Horatio Nelson qui y perdit son bras droit. Le canon El Tigre qui tira le boulet qui lui arracha le bras est toujours exposé au fort d’Almeyda.
Au XIXe et au début du XXe siècle, Santa Cruz de Tenerife a connu une modernisation, avec le développement des infrastructures, des bâtiments publics et des institutions culturelles. Le rôle de la ville en tant que port majeur a continué à façonner son identité.
Ma sélection de sites à visiter
Parc national du Teide: abritant le mont Teide, le plus haut sommet d'Espagne, ce parc national est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les visiteurs peuvent explorer les paysages volcaniques, prendre un téléphérique jusqu'au sommet et profiter d'une vue panoramique sur l'île.
Plaza de España: la place principale de Santa Cruz de Tenerife, la Plaza de España, est un centre central entouré de bâtiments modernes et historiques. Elle dispose d'un grand lac artificiel, de sculptures et constitue un endroit populaire auprès des habitants et des visiteurs.
Château de San Cristóbal: cette forteresse remonte au XVIIe siècle et a été construite pour protéger la ville des attaques de pirates. C'était la première fortification principale de l'île de Tenerife et le principal château pour la défense de la baie de Santa Cruz de Tenerife. À l'heure actuelle, il ne reste que quelques murs de l'édifice original situé sur la place d'Espagne. Sa construction, commencée en 1575, s'est achevée le 20 janvier 1577.
Aujourd'hui, il abrite le Musée militaire, qui donne un aperçu de l'histoire militaire de Tenerife.
Marché Nuestra Señora de África (Mercado de Nuestra Señora de África): ce marché animé est un endroit idéal pour découvrir la culture locale et déguster des produits frais, des viandes et des fruits de mer. Le bâtiment du marché lui-même est un joyau architectural.
Museo Municipal de Bellas Artes de Santa Cruz de Tenerife (Musée des Beaux-Arts): le musée composé de quatorze salles comporte, en plus de son fonds propre, un dépôt d'œuvres du musée du Prado de Madrid. Il abrite une collection d'art allant de la peinture flamande du xvie à la peinture du xxe siècle, une exposition de sculpture et d'arts mineurs. Ses œuvres les plus remarquables sont le Triptyque de Nava y Grimón du peintre flamand Pieter Coecke van Aelst, L'Expulsion des marchands du temple et L'Entrée du Christ à Jérusalem du peintre canarien Juan de Miranda (es), l'Immaculée baroque de Gaspar de Quevedo (es), le Saint André et le Saint Joseph de José de Ribera, le Portrait de Fernando Viscaí de Joaquín Sorolla y Bastida.
Iglesia de la Concepción: construite au XVIe siècle, cette église est l'une des plus anciennes de Tenerife. Cette église a été construite sur la première chapelle édifiée par les conquistadors espagnols en 1500, après le débarquement sur les côtes de ce qui est maintenant la ville de Santa Cruz de Tenerife. Elle est le plus haut édifice religieux de la capitale. Elle abrite des œuvres d’art religieuses et constitue un site religieux important de la ville.
Palmetum de Santa Cruz de Tenerife: jardin botanique dédié aux palmiers, Palmetum présente une vaste collection d'espèces de palmiers du monde entier. Il offre une vue imprenable sur la ville et la mer.
La Laguna: le centre historique de San Cristóbal de La Laguna, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, est connu pour son architecture bien conservée du XVe au XVIIe siècle. La cathédrale de La Laguna et la Plaza del Adelantado sont des sites remarquables.
Candelaria : cette ville côtière abrite la basilique du sanctuaire royal marial de Notre-Dame de Candelaria, un site religieux important des îles Canaries. La statue de la Vierge de Candelaria est très vénérée et la place devant la basilique abrite les statues des neuf rois Guanches.
Quelques célébrités qui ont marqué Tenerife
Téobaldo Power: né en 1848 à Santa Cruz de Tenerife, enfant prodige, il se rend à Paris pour des études de piano avec Antoine-François Marmontel et d’harmonie avec Elwart, études qu’il termine à seulement 18 ans. Ensuite sa carrière fulgurante le mène à Tenerife, Grande Canarie, Cuba, Madrid, Lisbonne, Madère, Malaga. Entre ces voyages et en raison de sa santé délicate, il passe une saison dans son île natale de Tenerife, en particulier dans la ville de Las Mercedes, où il compose les Cantos Canarios, dans lesquels il s’inspire des airs populaires des îles Canaries. Il meurt à seulement 36 ans, à Madrid, atteint par la tuberculose.
Alberto Vázquez-Figueroa: né le 11 novembre 1936, c’est un écrivain, inventeur et industriel espagnol1. Ses romans ont été vendus à plus de 25 millions d'exemplaires à travers le monde. Il est le créateur d'une société de désalinisation, A.V.F.S.L, utilisant une technique utilisant la pression, inventée par lui-même.
Óscar Domínguez: il naît sur l'île de Tenerife en 1902. En 1927, pour surveiller les affaires de son père, riche négociant agricole, il vient pour la première fois à Paris. Il en découvre la vie nocturne, dépensant l'argent familial. Ses premières toiles surréalistes datent de 1932. Il est, en 1934, intégré au groupe parisien dans lequel il introduit, selon André Breton, « le sifflement ardent et parfumé des îles Canaries. » Surnommé « le dragonnier des Canaries » par André Breton, « l'ours mal léché à la tête d'hidalgo gigantesque » par le photographe Brassaï, plus simplement « Putchie » par sa maîtresse la vicomtesse de Noailles, Domínguez, personnage extrême, mythique, peut se montrer violent. Racontée par Irène Hamoir, son empoignade avec le peintre Esteban Francés en 1938 est restée célèbre dans l'histoire du surréalisme : retenu par Louis Scutenaire, Domínguez jette une bouteille au visage d'Esteban Francés, ceinturé par Victor Brauner : c'est ce dernier qui est atteint, ce qui lui fait perdre son œil gauche. Il se donne la mort en s'ouvrant les veines le 31 décembre 1957 dans son atelier de la rue Campagne-Première à Montparnasse
Incursion culinaire...
Papas con Mojo y Salchichas (pommes de terre au mojo et saucisses) : ce plat comprend des pommes de terre bouillies servies avec une sauce mojo et des saucisses locales. C'est un repas simple mais savoureux et satisfaisant.
Churros de Pescado : Ce sont de petites bouchées de poisson frites, souvent enrobées d'une pâte légère. Les churros de pescado sont une tapa ou une collation populaire, dégustée avec un filet de citron.
Queso Palmero: La Palma produit sa propre variété de fromage, connue sous le nom de queso palmero. Fabriqué à partir de lait de chèvre ou de brebis, il se présente sous différentes formes, du doux au vieilli et piquant.
Frangollo: Ce dessert traditionnel est un type de bouillie à base de gofio, de lait, de sucre, de raisins secs et parfois d'amandes ou d'autres noix. Il a une saveur douce et réconfortante et est souvent apprécié lors des occasions festives.
Almogrote: originaire de La Gomera mais également appréciée à La Palma, l'almogrote est une pâte à tartiner à base de fromage à pâte dure, d'ail, d'huile d'olive et de poivrons. Il est généralement servi avec du pain et constitue un apéritif populaire.
Pata Asada: fait référence à la cuisse de porc rôtie, un plat souvent préparé lors d'occasions spéciales ou de célébrations. La viande est assaisonnée et rôtie lentement pour un résultat savoureux et tendre.
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
