Faisons plus ample connaissance à travers une de mes activités, la reliure.
Pourquoi la reliure? En premier lieu, parque que je me passionne pour l’histoire et les livres anciens. Cet intérêt m’est venu de la fréquentation de la bibliothèque de mon grand-oncle dont j’ai hérité en partie il y a plus de 25 ans. Lui-même la tenait de son grand-père industriel dans les filatures à Abeville et de son père avocat.
Cette bibliothèque regorgeait de livres anciens, pour la plupart en bon état, mais dont certains nécessitaient une urgente restauration.
C’est donc par la remise en état de certains ouvrages dans un aspect et avec des matériaux aussi proches que possible de leur condition d’origine que j’ai commencé la reliure.
L’autre raison de cette pratique, c’est qu’elle m’apporte la satisfaction de réaliser quelque chose de mes mains, alors que je n’ai pas beaucoup d’affinité pour le bricolage et que ma vie professionnelle consiste essentiellement à vendre du temps et du jus de neurones.
La reliure m’enseigne la patience, elle m’offre un inépuisable terrain de créativité, le goût des choses bien faîtes et naturellement une approche artistique à travers l’emploi de multiples techniques comme la dorure ou encore le travail du cuir.
Tenir un livre en mains, le ressusciter en quelque sorte, c’est s’approprier un morceau d’histoire. J’imagine mes prédécesseurs qui en ont parcouru les pages, les ont parfois annotées en laissant un témoignage indélébile de leur existence.
Parmi les ouvrages dont je suis le plus fier, une édition des Fables de La Fontaine datant de 1726. Le papier en est d’une exceptionnelle qualité. Quelques pages ont été restaurées et l’ensemble a été relié en demi-cuir avec dorures au dos.
Tous les formats se prêtent à la reliure. Ainsi, les chants du soldat de Paul Déroulède parus en 1877 dont on peut voir l’édition originale et une autre version, restaurée.
On peut également relier des ouvrages plus modestes, comme cette Histoire de la Musique de Norbert Dufourcq en 1942, et pour lequel j’ai enchassé la couverture originale sur la face avant.
Mon avant-dernier, en demi cuir, est une biographie de Beaumarchais de 1897 par André Hallays et le plus récent, un clin-d’œil à Pierre Benoit et son roman « Fabrice » publié en 1956.
Je tiens à remercier toute l’équipe de Frédéric Bonnieu, Maître Relieur à Nice, chez lequel j’apprends depuis près de deux ans et qui alimente chaque semaine cette passion récente avec talent et bienveillance.
3, rue Maréchal Vauban
06300 Nice
Tél: 04 93 62 67 01
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...