Le musée Van Gogh d'Amsterdam abrite non seulement des œuvres de Vincent Van Gogh, mais encore une superbe collection d'œuvres d'artistes contemporains du peintre. Sur le thème de la vie campagnarde, rendons-leur visite à travers quelques-uns des tableaux livrés à notre regard...
Artiste réaliste, dont le style a néanmoins subi l'influence impressionniste, admiré par Edgar Degas (ce qui n'était pas une mince affaire), Léon Augustin Lhermitte livre ici une œuvre d'une grande force. Sur le champ frissonnant au vent, le père redresse la lame de la faux avant de l'aiguiser. Le fils et la bru prennent un peu de repos cependant que leur fille, fourche et râteau en mains, semble les inviter à reprendre le travail. Vincent Van Gogh s'est très souvent inspiré de scènes champêtres. Les plus célèbres sont ses interprétations des moissonneurs de Jean-François Millet. En le copiant librement, Van Gogh réinventait la poésie de la vie rurale et donnait à la couleur une puissance nouvelle.
7 ans auparavant, Jules Bastien-Lepage peignait cette jeune femme au milieu des vignes, tenant fermement ses deux paniers. Seule l'étude attentive du tableau permet de comprendre pourquoi cette dernière tourne la tête, à l'appel du vigneron, fondu dans le paysage en haut à gauche. La comparaison avec le tableau de Leon-Augustin Lhermitte est saisissante. Même vue en contre-plongée, même dominance des ocres et des verts.
En 1885, Vincent Van Gogh va peindre une multitude de visages de paysans qu'il décrit comme "rudes, plats, fronts bas et lèvres épaisses, pas de traits anguleux mais pleins, à la Millet".
C'est aussi l'année de son premier tableau de grand format "les mangeurs de pommes de terre".
Ce "cottage" crépusculaire, peint la même année, traduit le goût de Vincent pour la simplicité des chaumières paysannes, ces "nids d'hommes", ainsi qu'il aimait les appeler...
En 1888, Vincent Van Gogh écrit à son frère Théo: "Voici le croquis de ma dernière toile en train, encore un semeur, immense disque citron comme soleil. Ciel vert jaune à nuages roses, le terrain violet, le semeur et l'arbre bleu de prusse." Le critique Albert Aurier voyait dans ce tableau " un Messie, semeur de vérité". Cette composition de petite taille s'inspire clairement des estampes japonaises.
Museumplein 6
1071 DJ Amsterdam
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
