Peintre anglais d'origine allemande, Walter Sickert (1860-1942) est, avec Philipe Steer (1860-1942), son exact contemporain, une figure majeure de l'impressionnisme en Grande-Bretagne. Encouragé par James Whistler et Edgar Degas, il devient lui-même un mentor pour les jeunes générations qui se groupent autour de lui à Camden Town. Peu présent dans les collections françaises, il fait l'objet du 14 octobre 2022 au 29 janvier 2023 d'une importante rétrospective à l'occasion de l'exposition "Peindre et transgresser" au Petit Palais à Paris, en partenariat avec la Tate Britain.
Chez les Sickert, la peinture est une affaire de famille. Le grand-père de Walter était peintre décorateur et son père, Oswald Adalbert, peintre de l'école munichoise, était élève à Paris de Couture, à l'instar d'Édouard Manet, et ami de Fantin-Latour.
Fortement influencé par son père, il travaille à l'atelier d'Otto Schölderer et se rend à Paris à l'invitation de Whistler. Il s'y liera avec Edgar Degas dont l'influence marquera durablement son œuvre à partir de 1890.
Les scènes de théâtre et de music-hall, les vues de Dieppe (où il s'installe de 1898 à 1905) et celles de Venise sont les éléments majeurs de l'inspiration de Sickert. Il devient un proche de Jacques-Émile Blanche, Pierre Bonnard, Claude Monet ou encore Camille Pissarro. Ses tableaux révèlent des compositions atypiques, des cadrages audacieux et une incomparable maîtrise des jeux de lumière.
De retour à Londres en 1905, il diffusera sa fine connaissance de la peinture française en Angleterre par ses critiques, son influence sur certaines expositions ou par son enseignement.
En 1925, il ouvre une école de peinture à Manchester. L'année suivante, il devient professeur à la Royal Academy School, et en 1928, il sera président de la Royal Society of British Artists. Dans l'entre-deux guerres, il utilisera (suivi en cela des années plus tard par Andy Warhol) pour certaines de ses œuvres la transposition de photographies de presse, mais le traitement qu'il en fait est tel qu'il est impossible de s'en rendre compte au premier abord.
De 1933 à sa mort, en 1942, il réside à Bath et se lie avec Virginia Woolf qui apprécie fortement son œuvre. Cette dernière publiera un livre: "Walter Sickert, a conversation", où elle écrit notamment: " Personne, de notre temps, n'écrira une vie comme Sickert la peint ! "
Av. Winston Churchill
75008 Paris
Dans ses conférences d'histoire de l'art, Fabrice Roy conjugue le passé au présent, dans une évocation poétique et ludique du 19ème siècle français...
